Maranatha Admin
Zodiaque : Sexe : Signe Chinois : Messages : 15380 Date de naissance : 18/10/1950 Date d'inscription : 11/11/2011 Age : 73 Localisation : Dammarie les lys Emploi/loisirs : Aide-soignante retraitée
| Sujet: Dépression et Compassion Lun 09 Jan 2012, 01:03 | |
| Dépression et Compassion
Chère Chahna, Comment faire devant quelqu'un qu'on aime, et qui fait une dépression ?
Tout d'abord, on le respecte. Respecter veut dire laisser l'autre libre de vivre ce qu'il a à vivre. Qui sait si la dépression n'est pas le chemin dont quelqu'un a besoin à un moment donné pour quitter ses illusions et les causes de son malheur ?
Vouloir " faire quelque chose ", démontre la plupart du temps que l'on veut surtout éviter de sentir la souffrance qui est là, en nous. On croit qu'elle est là, à l'extérieur, devant nous, mais en réalité, elle résonne en nous. Nous ne sommes pas séparés. Alors on pense que l'on peut se débarrasser de la souffrance qui est en face, que l'on peut aider l'autre à la dépasser. Mais est-il possible de respecter vraiment un être dans ce qu'il vit, sans qu'il ait besoin d'être autrement ? Nous est-il possible de voir que la souffrance de celui que nous appelons l'autre, pointe en réalité toujours vers la notre ? Pouvons nous avoir assez de compassion envers nous-même et envers l'autre pour ne pas vouloir sans cesse rejeter ce qui, en vérité ne demande qu'à être aimé ?
La dépression, c'est la désillusion.
Le désespoir anéantit celui qui avait encore l'espoir de pouvoir être mieux. C'est à travers cette quête d'exigence et cette dureté envers nous-même qui peu à peu nous montre à quel point nous nous faisons du mal en voulant sans cesse rejeter un aspect de nous-même. Dans le désespoir, il y a encore de l'espoir, et l'espoir est toujours un rêve enfantin, une fuite en avant dans laquelle le mental nous promets un mieux dans le futur. Pendant ce temps, nous nous délaissons, nous négligions d'aimer ce qui demande à être aimé, là, tout de suite, en nous ou en l'autre.
Ainsi le désespoir est un cadeau qui nous mène à la fin de l'espoir d'arriver à obtenir par égoïsme, les objets de nos désirs sans cesse projeté sur des personnes, des circonstances, des situations extérieures. Lorsqu'une certaine maturité apparaît en nous, nous nous retournons vers l'intérieur et commençons à aimer ce qui hurle et appelle au fond de notre cœur. Tout ce que nous ne voulons pas être, toute la solitude que nous ne voulons pas rencontrer, tous les faux espoirs créés par notre impatience, toute notre impuissance, nous sommes d'accord de tout embrasser.
C'est en embrassant en nous tout ce que nous voulions tant rejeter, que nous pouvons alors être également un espace d'accueil transparent pour l'autre. C'est en accueillant et en respectant notre propre ignorance, nos misères et nos faiblesses que nous découvrons cette bienveillance du cœur qui accueille et respecte chacun, là où il se trouve. Alors nous ne faisons rien, nous sommes simplement là, dans une écoute intime de ce qui se présente, et si nous ne bougeons pas, si nous restons tranquilles, nous réalisons que l'amour se charge de tout, bien mieux que nous. Nous pouvons Lui faire confiance, et être témoin de son incarnation à travers chacun.
La liberté est de profondément respecter ce qui est là. De ce respect, de cette bienveillance du cœur, naissent les actions appropriées, les paroles de sagesse, la vision claire.
Chahna
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